Plusieurs posts sur Facebook évoquent la problématique et la consternation dans laquelle sont placés plus de 400.000 PMR de la Région Bruxelloise.
Certains ricanent, d’autres rigolent quand on parle de 400.000 PMR, considérant ce nombre comme farfelu, et certains exigent des sources fiables qui le confirmeraient. Bruxelles-mobilité sur son site parle de « plus de 30% de la population de Bruxelles est PMR ».
Mais est-ce une source fiable ?
30% de 1.250.000 çà fait…..375.000. Et plus de 30%, c’est proche de 400.000. Certains, toujours, pensent que PMR est une personne handicapée se déplaçant en fauteuil roulant. C’est ne pas savoir ce qu’on entend par PMR. Les termes "**personne en situation de handicap"** et** "personne à mobilité réduite"** ne sont pas synonymes : le terme PMR est plus large et englobe** toutes les personnes ayant des difficultés à se mouvoir dans un environnement inadapté**.
On considère qu'une personne à mobilité réduite c'est : « *toute personne gênée dans ses déplacements et ses mouvements en raison de sa taille, de son état, de son âge, de son handicap permanent ou temporaire ainsi qu'en raison des appareils, instruments ou charges auxquels elle doit recourir ou avec lesquelles elle est accompagnée pour se déplacer.
Ainsi à la fois, et par exemple, des personnes souffrant d’handicaps physiques, arthrose des membres inférieurs, paralysies, essoufflements, problèmes cardiaques et respiratoires, problèmes de taille, mais aussi devant transporter régulièrement des charges (valises, ordinateurs portables, sacs lourds, etc.), femme enceinte, personne devant emmener des enfants en bas âge avec elles, devant se déplacer avec appareils (chaise roulante, canne, béquilles, trotteur,….).
On peut ainsi être une personne à mobilité réduite occasionnellement ou en permanence ».
Et les commentaires ironiques traduisant, hélas, l’ignorance fautive de certains, vont bon train (sans jeu de mot) : les trams ont des plateformes pour handicapés, cela devrait suffire. Et puis il y a les chèques taxis, ils n’ont qu’à en profiter. Facile, yaka : 400.000 PMR qui font un déplacement par jour , cela fait combien de chèques et combien de taxis ? Mais ces chèques de 5 euros (sic !) ne sont valables que pour les déplacements de ceux qui satisfont aux critères : soit être handicapé (+9 points, soit +66%) + attestation d'incapacité à utiliser les transports en commun + revenu VIPO. soit avoir plus de 75 ans + attestation d'incapacité à utiliser les transports en commun + revenu VIPO. Cela représente combien de PMR parmi les 400.000 ? Un nombre ridicule qui bénéficiera d’un montant ridicule.
Etre PMR c’est ne pas pouvoir se déplacer à trottinette, à bicyclette, à pieds (sur de moyennes distances ou même courtes), ne pas pouvoir rester debout longtemps à attendre le bus ou le tram. Et puis on se déplace pour le travail (de nombreux PMR travaillent, pour les courses (on ramène des sacs lourds), pour les loisirs, pour les visites familiales et bien entendu pour les soins de santé.
Pour la grande majorité des PMR seule la voiture est le moyen indispensable pour se déplacer.
L’enquête publique organisée par « Bruxelles-Mobilité » pour l’approbation du plan de mobilité « *Good Move* » n’a pas examiné la problématique des personnes à mobilité réduite (PMR).
Aucune question de cette enquête publique ne les concerne explicitement. Aucun critère ne permet d’identifier leurs points de vue dans les réponses aux 12 questions ambigües et orientées de l’enquête. D'ailleurs ces questions placent en porte-à-faux la personne qui doit y répondre en lui soumettant dans la même question deux propositions antinomiques.
Le texte du plan « *Good Move *» aborde ensuite la mobilité dans Bruxelles, évoquant parfois les PMR, qui se voient décerner des vœux pieux basés sur des représentations clichées. En effet elles sont fortement stéréotypées par rapport à ce que pourraient être leurs attentes. Bruxelles-Mobilité a donc fait l’impasse sur ces 400.000 personnes et sur leur retours d’expérience dans les problèmes de mobilité qu’elles rencontrent quotidiennement, se contentant de postuler sur des desideratas poncifs.
Et le pire est arrivé : Bruxelles-mobilité les a « sur-handicapé » - donc a ajouté un handicap à leur handicap par les restrictions absurdes de la circulation automobile dans Bruxelles, restrictions non examinées démocratiquement (pas de participation démocratique aux décisions par un ensemble représentatif des différents usagers des voiries bruxelloises).
L’enquête Good Move, soi-disant à la base de ces restrictions voulues et tant attendues par les bruxellois, ayant été menée confidentiellement en racolant par bouche à oreille les membres du Gracq et les verts (écolo et groen) et en faisant croire qu’elle reflétait les souhaits des bruxellois. Ces restrictions dignes de la circulation d’un bourg flandrien ne correspondent pas à la culture bruxelloise. On a plongé les vrais bruxellois de force dans une culture qui n’est pas la leur.
Bruxelles-mobilité a handicapé de nombreux non-handicapés.
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