Nous invitons les ministres responsables de la mobilité et/ou de la sécurité routière à participer à un coaching de conduite. Ils déclinent...
- Mauto Défense

- 2 sept.
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Depuis 7 ans maintenant, Mauto Défense propose de sessions de coaching à la conduite. Pour en démontrer la pertinence dans la lutte pour une meilleure sécurité routière, nous invitons systématiquement les ministres en charge de la mobilité et/ou de la sécurité routière à prendre part à l'une de ces sessions. Madame Van Den Brandt, Madame Valérie De Bue, Monsieur Henry, et récemment Monsieur Crucke (mobilité fédérale) et Monsieur Desquesnes (mobilité & sécurité routière wallonnes), ont reçu l'invitation. Aucun(e) n'y a à ce jour répondu favorablement. La raison invoquée le plus souvent est la gestion d'un agenda trop chargé. Nous le regrettons.
Mais dans un souci de transparence, surtout destiné à montrer notre sérieux dans la lutte contre l'insécurité routière, nous pensons utile de montrer à nos abonnés les efforts qu'une telle démarche implique. Nous rappelons que non seulement nous sommes bénévoles, mais qu'en outre nous sommes prêts à dépenser notre argent pour tenter de convaincre les responsables politiques de l'importance de favoriser la formation plutôt que de pratiquer une répression de plus en plus restrictive.
C'est la raison pour laquelle nous avons choisi de publier nos derniers échanges avec le Ministre Desquesnes (Engagés), en charge de la mobilité et de la sécurité routière wallonnes.
Mardi 5/8/2025
Monsieur le Ministre,
Nous lisons dans la presse que la Wallonie va implanter de nombreux radars tronçons à travers toute la région "pour améliorer la sécurité routière".
Permettez-nous de nous étonner de constater que la principale solution proposée pour une amélioration de la sécurité routière par les instances officielles, semble être celle d'une répression tous azimuts.
Les statistiques montrent que les dispositifs de contrôle de la vitesse (radars fixes, mobiles ou tronçons), relèvent majoritairement de faibles dépassements de la vitesse autorisée.
En effet, la majorité des infractions d’excès de vitesse sont mineures puisque dans 70,5% des cas, le dépassement se situe entre 1 et 10 km/h (chiffres de la police). Dans 22,4% des cas, le dépassement est compris entre 11 et 20 km/h, dans 5,1% des cas entre 21 et 30 km/h, dans 1,2% entre 31 et 40 km/h et, enfin, dans 0,5% des cas il s’agit d’un excès de plus de 40 km/h.
On peut donc en déduire, qu'en termes de sécurité routière, et dans près de 70% des cas, les radars n'ont qu'une efficacité très relative. Surtout en relevant que les 10% de gros excès de vitesse seront malheureusement toujours l'apanage des 10% d'incorrigibles inconscients, opposés à 90% d'usagers qui se comportent par contre en bons pères de famille prudents et responsables.
Il n'en va évidemment pas de même en ce qui concerne les recettes générées par la perception des amendes, qui elles, ont explosées ces dernières années. On ne nous fera pas croire que cet aspect n'entre pas en ligne de compte dans une politique d'implantation accélérée de radars ! Ce dernier élément rend la mesure mal perçue et donc peu acceptée par le citoyen, ce qui est exactement le contraire de l'effet recherché.
Les statistiques 2023 de la police soulignent en revanche, une forte augmentation des infractions liées aux signaux d’interdiction (318.676, soit +42,5% de plus qu’en 2022) ou d’obligation (20.801, soit +51,1%), ce qui montre à n'en pas douter qu'il existe de grosses lacunes éducatives au sein de la communauté des conducteurs de 2 et 4 roues.
Tout ceci nous incite à penser qu'une formation pratique et théorique à la conduite sur route aurait un impact bien plus profitable sur le nombre d'accidents relevé annuellement dans notre pays, plutôt qu'un placement exponentiel de radars. Elles compléteraient utilement les formations dispensées par les autos-écoles, qui elles, sont orientées quasi-exclusivement sur la connaissance - nécessaire, nous en convenons - du code de la route.
Les psychologues confirment d'ailleurs qu'une action positive valorisant l'individu par une acquisition de connaissances aura un bien meilleur impact sur la finalité de la démarche, qu'une répression le mettant de facto dans une posture de victime.
C'est la raison pour laquelle notre association propose à ses membres des coachings à la conduite (https://www.mautodefense.org/safe-driving ). Ces formations devraient à notre avis faire l'objet d'un soutien officiel à l'échelle des régions, voire du pays.
Nous vous proposons pour vous en convaincre, de suivre l'une de nos sessions à laquelle vous serez notre invité.
En espérant que vous répondrez positivement à notre invitation.
Très cordialement,
Lucien Beckers
Président
Mauto Défense ASBL
6/8/2025
Cher Monsieur Beckers,
Votre courriel du 5 août 2025 nous est bien parvenu et a retenu la meilleure attention du Vice-Président François DESQUESNES qui en a confié l’examen à la cellule « Sécurité routière » de son cabinet.
Bien à vous.
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Pascal ENGLEBERT Secrétaire de cabinet |
6/8/2025
Cher Monsieur,
Merci pour votre réponse.
Toutefois, j'espère obtenir une réponse émanant personnellement du ministre en ce qui concerne notre invitation à participer à une session de coaching.
Cordialement,
Lucien Beckers
6/8/2025
Cher Monsieur Beckers,
Le Vice-Président est actuellement à l’étranger et j’ai transmis votre courriel à son assistante qui communique régulièrement avec lui.
Vous devriez avoir des informations dans les prochaines semaines.
Bien à vous.
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Pascal ENGLEBERT Secrétaire de cabinet |
22/8/2025
Cher Monsieur,
Nous n'avons malheureusement toujours pas eu de retour de notre mail du 5/8.
Entretemps, nous avons une date de libre pour offrir au ministre un coaching de conduite le jeudi 4/9 en matinée.
Nous espérons que le ministre sera sensible à cette invitation, dont le but est de lui montrer combien les formations sont un instrument précieux pour améliorer la sécurité routière.
Très cordialement,
Lucien Beckers
2/9/2025
Bonjour Monsieur Beckers,
Monsieur le Ministre a bien reçu votre mail et vous en remercie.
Malheureusement, il ne peut répondre favorablement à votre demande suite à un agenda très chargé.
Vous remerciant de votre compréhension, il vous prie de croire, Monsieur Beckers, à l’assurance de ses sentiments les meilleurs.
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Carine MARCHAL
Secrétariat du Ministre
2/9/2025
Chère Madame,
Merci pour votre réponse.
A vrai dire, je ne m'attendais pas à une autre réponse, car depuis 7 ans maintenant, nous invitons systématiquement les ministres responsables de la mobilité et/ou de la sécurité routière du pays à se rendre compte des efforts que nous faisons (bénévolement) pour améliorer les comportements des usagers au volant . Aucun n'a jugé possible (ou utile?) à ce jour de trouver une ou deux heures dans son emploi du temps (sur la durée de son mandat) pour y répondre favorablement.
Nous constatons malheureusement que la seule réponse apportée à la lutte contre les accidents sur la route semble être la répression, et plus particulièrement le placement de toujours plus de radars.
Nous venons de publier une étude sur l'évaluation de l'efficacité de cette méthode, et nous vous saurions gré de bien vouloir proposer à Monsieur le Ministre de prendre quelques minutes de son précieux temps pour la lire. Sans doute, cela pourrait-il lui apporter un éclairage un peu différent sur la question, et l'amener à peut-être orienter sa politique en conséquence.
Vous trouverez cette étude ici: https://www.mautodefense.org/news/la-belgique-son-nombre-pl%C3%A9thorique-de-radars-un-record-europ%C3%A9en-voire-mondial-des-r%C3%A9sultats-proba .
Le dossier est en cours d'impression et la version papier vous sera envoyée dès parution.
Dans l'attente de vous lire, je vous prie d'agréer, Chère Madame, l'expression de mes meilleures salutations.
Très cordialement,
Lucien Beckers







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